Bruce Gilden semble avoir pris au mot l’expression de Robert Capa: « si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près »; lui va plus près, toujours plus près. Icône vivante de la photographie de rue, Bruce Gilden interroge par ses méthodes; son travail, sa technique et son projet constituent ainsi une introduction intéressante à un débat récurrent en photographie, et plus particulièrement en street photography : que peut-on se permettre?

Des éléments de réponse dans la suite…

« J’avais trop aimé pour être encore capable de vivre de moi-même… » A l’occasion du concours Renaissance organisé par le Bureau des Arts, j’ai réalisé une série de trois portraits, en forme de récit. L’histoire de la renaissance d’une femme, l’histoire d’un clair de femme. Des mots sont projetés sur un corps, en noir et blanc…

J’avais trop aimé pour être encore capable de vivre de moi-même… ces mots, que te prête Romain Gary, s’impriment sur ma peau. Une vieille histoire, de celles mille fois vécues, et pourtant.

Je m’apprête à partir pour toujours — mais si nous sommes mortels, ce que nous avons vécu ne l’est pas. La mort ne gagnera pas plus que ce qu’elle ne me prend : je resterai femme.

Là, oui, là, nous donnerons une chance à l’impossible, je te serai une autre femme. Dans le ciel, il y a clair de femme : cette nuit sera celle de ma renaissance.

En 2002, le New York Times concluait un long article sur Richard Avedon sur l'idée selon laquelle tout son talent artistique reposait sur la tension entre style et substance, entre forme et fond (Images That Burn Into the Mind). Alors que nous sommes de moins en moins touchés par ce qui nous entoure, tant nous sommes bombardés d'images chaque jour, cette sorte d'éloge funèbre pour celui qui allait mourir deux ans plus tard rappelle combien Richard Avedon est de ceux qui ont fait de la photographie, simple technique de reproduction, un véritable art — donnant à la photographie de mode un fond, et au portrait une forme.

Photographe de mode, Richard Avedon a grandement influencé le monde de la photographie pendant les quarante années de sa carrière. S’il a défini les canons de la photographie de mode et lui a insufflé en particulier la notion de mouvement, son oeuvre la plus mondialement connue reste pourtant une série de portraits d’inconnus : In the American West, tant louée que décriée. Il reste célèbre pour ses portraits, si uniques et authentiques, de célébrités ou d’anonymes, devant cet éternel fond blanc. Avedon semble avoir réinventé de nombreux aspects de la photo, parmi lesquels ceux que l’on va voir dans la suite : la photographie de mode, le portrait, et le reportage documentaire.

Les couleurs reviennent, grâce à Margaux. Une séance photo un peu personnelle où s’entremêlent portraits rapprochés et portraits en pied, dans un décor de cinéma. Coïncidence, cette séance arrive un an après celle du jardin du Musée Rodin (séance la plus vue de photogenique.fr!). On est à la fois très loin et très proche du Musée Rodin, puisque ces photos ont été prises dans un autre petit bout de paradis, mais de l’autre côté de la planète, le Relaxation Garden d’Encinitas, juste au nord de San Diego. J’espère que ces quelques photos vous plairont, les portraits commençaient à me manquer!

1. 1. Encore une fois, ambiance cinématographique et fantastique: jeune fille perdue dans les bois…

Plus de photos dans la suite… Peu de légendes/commentaires sur cette séance, on est quand même dans un jardin fait pour la méditation. Ouvrez les yeux et profitez :)

Ouep, un mec, un vrai de vrai. Il aura fallu attendre plus d’un an de portraits pour enfin voir un mec débarquer dans mon viseur… Pourquoi? L’explication se trouve probablement du côté des relations entre le photographe et son sujet, du ressenti du photographe et de son attirance pour le sujet, qui lui permettent de le présenter sous son meilleur jour. Pour un garçon, c’est différent, on engage des critères changeant: la beauté est toujours là, mais il faut apprendre à osciller entre virilité et tendresse, sérieux et humour… Pour cette première séance, je suis allé me balader autour du Canal Saint Martin avec Cristian…

1. 1. On a commencé du côté du mur tagué, quai de Valmy.

Une trentaine d’images dans la suite.

Il y a des lieux dans lesquels on n’aurait pas idée de venir faire des photos… Et pourtant ce sont souvent des petites merveilles, terriblement isolées et originales, à la fois pittoresques et fantastiques. Clara a eu l’idée de m’amener dans l’un d’eux, la cour intérieure de l’hôpital Cochin, pour une séance photo à l’ombre de petites galeries. Ce lieu était simplement splendide, et, pour ne rien gâcher au plaisir, on a croisé absolument personne. J’espère que toutes ces photos vont vous plaire, à la hauteur du plaisir qu’on a pris à les faire.

1. 1. Je vous présente donc Clara, dans les galeries de l’hôpital Cochin.

Toutes les autres images sont dans la suite!